Le weekend ?! Connais pas.
Ah ! La magie des « médicaments » ! Et surtout, leur pouvoir d’arrêter le temps, de faire dormir et gerber, et surtout de donner à absolument tout, un sale goût de papier pré-mâché. Oui, j’ai passé un weekend de merde. Ou plutôt : un weekend inutile. C’est pire ! J’avais hâte qu’il se termine.
Petit résumé très bref : samedi, j’ai dormi, une infirmière est passée pour me piquer (pour remonter les globules blablabla) et j’ai eu envie de lâcher une grosse galette à chaque fois que quelque chose me rappelait la journée où j’ai faite ma chimio. Burp. Dimanche : encore piqûre (j’en fait toute une histoire parce qu’elles sont faites dans le bide et que ça fait un peu mal), j’ai eu mes premiers cadeaux de fête des Mères, ouais bon, ça c’était top, je suis vraiment trop une ouin-ouin des fois… Ma fille m’a fait un poisson tout mignon à l’école avec écrit dessus : « Gouel laouen dis mammig » et mon keum m’a offert deux BD de Pénélope Bagieu (biglove) : « Culottées ». Je ne voulais pas autre chose. Parfait. Little Blondie voulait me les piquer hier soir mais je lui ai expliqué que quand elle saurait lire, elle pourra découvrir tous ces portraits de supers-nanas plus géniales les unes que les autres. Et HOP, le weekend était fini, et je n’ai quasiment pas pu m’occuper d’elle. J’ai littéralement trois poils sur le caillou, c’est affreux la vitesse à laquelle tout tombe. J’ai de la fièvre aussi, apparemment, c’est normal. Great ! J’ai commencé une série pourrie, pardon, quinem’apasplu, « La Casa de papel », le premier épisode est bourré d’incohérences. Ah et si ! J’ai pu manger des pâtes au pesto rosso ! Best meal ever.
Il est exactement 9h30 et voici mon programme de la journée : j’ai rendez-vous à l’hôpital pour faire un test génétique, au service oncologie (rien que d’y penser… vous voyez) et une infirmière doit passer pour me faire ma dernière injection (d’une série de quatre) dans le ventre, puis une autre… dans les fesses (comme je suis polie) pour « mettre mes ovaires au repos ». Je précise que c’est quand même bien l’arnaque ce truc parce que j’ai des bouffées de chaleur de malade comme si j’étais ménopausée et que j’ai eu en plus… mes règles… pendant 12 jours. Youpi. J’adore ma vie.
Retour de l’hôpital et après m’être faite piquer dans le ventre et le cul : Le test génétique est une simple prise de sang qui sert à déterminer si il y a une « faute » dans les quatre gènes responsables du cancer, ce qui est fort probable puisque j’ai un cancer du sein avant la moyenne « normale, » qui est 60 ans. Sans blague… Il y a toujours des vieilles partout qui me regardent avec leurs yeux écarquillés, je fais tâche dans les salles d’attente et pas que. Et tant mieux, d’un côté. Ça serait encore plus glauque si il y avait que des jeunes, partout. Le test sert également à savoir si toutes les femmes de ma famille ont ce mauvais gène et si elles doivent se faire suivre d’encore plus près. J’aurais les résultats dans un an : LOL. Et pour ma part, il faudra tester rapidement, enfin, avant l’hiver (alors qu’on est même pas encore en été !) le gène TP53 car si c’est celui-ci qui débloque, il ne faut absolument pas faire de mammographie et de… radiothérapie! Exactement ce qui est prévu après mon opération quoi en fait. C’est vrai que ça serait pas mal de savoir avant…
Et aujourd’hui, j’ai reçu mon bonnet de nuit (et là vous m’imaginez avec un bonnet de nuit rayé genre « Où est Charlie », et bien non, même si j’avoue qu’il est rayé). Une nouvelle vie s’offre à moi ! Je ne vais plus être obligée de m’enturbaner (oui, ce mot n’existe pas mais comme ça fait un peu « poisson pané », je le laisse dans mon dictionnaire mental) vite fait mal fait le matin parce que je ne veux pas que ma fille me « caresse les feveux », en réalité elle me les arrache un à un. Ouioui, ça procure exactement la sensation que vous imaginez… Et aussi parce que je n’assume pas encore le look à la Barthez. Mais alors, pas du tout. Et puisque je parle de bonnet, je suis à la recherche d’un bonnet de bain avec un peu de volume, genre des fleurs, pour pouvoir aller barboter peinarde à la piscine (oui, je pense à toi ma Poulette dorée) sans avoir une tête de gland.