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Photo prise par Wendy.
(1) Mon bébé ressent-t-il toute cette tristesse et cette amertume.
Après 24h de répit, je me disais que tout allait aller mieux maintenant. J’avais acheté le premier vêtement pour le petit grâce aux conseils précieux de ma fille. Quand j’appris la mort d’un ami…
Je me rassurais en me disant que 2020 ne pouvait être que mieux comparé à 2019 et 2018. Peut-être que non finalement.
Je suis triste, en colère, je culpabilise, je me pose mille questions auxquelles je n’aurais encore une fois pas de réponse.
Depuis l’annonce, j’ai l’impression de ne plus sentir mon bébé, comme s’il se cachait, qu’il voulait se faire plus petit qu’il ne l’est déjà.
(2) Fin de quatrième mois, je vais nettement mieux.
Je reste une femme .enceinte. hypersensible. ancienne malade. caractérielle.
Donc, je pleure plusieurs fois par semaine mais je me glisse petit à petit dans ma grossesse.
Je me pose toujours des questions, bien sûr, mais comme toute personne portant la vie. La dernière en date est, « vais-je pouvoir allaiter normalement ? »
Normalement, oui. Ma gynécologue me l’avait dit. Mais j’ai pourtant l’impression que mon sein opéré se développe moins que l’autre. Je n’essaie même pas de joindre ma gynéco pour avoir une réponse, cela me décourage d’avance.
La parole m’a libéré ce mois-ci.
J’ai réussi (avec de l’aide!) à mettre les mots sur une chose qui bloquait concernant ma maladie.
Le 13 avril 2018, on m’a dit : « vous êtes malade, vous avez un cancer » (même si les mots n’étaient pas aussi clairs, les médecins tournaient évidemment autour du pot).
Il n’y a pas eu de « clac » de fin. Personne ne m’a dit : « vous n’êtes plus malade » ou « vous êtes guérie ». Voilà pourquoi j’ai du mal à passer à autre chose. La seule phrase qui ressemble à ces deux autres était (juste après mon opération – au début de la chimio par médicaments) : « vous ne serez jamais plus guérie que maintenant ».
Débrouille-toi avec ça ma grande.
(3) Cet article est écrit en trois parties, je pense que ça se voit étant donné la cohérence entre chaque paragraphe.
Sincèrement, c’est quoi ce mois de malade ? (mauvais jeu de mot involontaire)
Difficile de ne pas tomber dans la parano généralisé.
Quoi faire ?
Rester en ville confinées avec le papa et le chat dans un appartement de 40 m2 avec la fibre et la compagnie mais en ayant l’impression qu’absolument tout est contaminé et que c’est déjà la fin.
Retourner à la campagne, isolées, dans une maison avec un jardin, ou plutôt une jungle, avec une connexion internet douteuse mais avec plus de place et la possibilité de sortir au grand air.
On va faire le plein de films qui ouvrent l’esprit pendant que bébé bouge et pousse contre les parois de mon ventre. Et on fera au mieux.
Devoir en plus travailler pour mes examens du S6 relève du véritable défi avec une petite fille de 5 ans et demi dont je dois m’occuper.
2 commentaires
Pensées pour vous du Finistere ! 💙
De grosses pensées pour toi Cassandre du Morbihan, courage.