Ariel Kynodontas

Fighting The Crab

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canine le 22 août 2018

L’as de trèfle qui pique ton cœur.

Photo : Alice in Wonderland, Disney. On ne peut pas dire que j’aime quand une certaine routine s’installe.

J’ai du mal à rester calme, à me poser, me reposer, je m’ennuie facilement, j’ai besoin que ça bouge autour de moi, de faire un tout tas de choses. Et surtout : je me lasse très vite.

 

Les deux premiers mois de traitement, j’avais un moral d’acier et l’envie de me battre contre vents et tempêtes me donnait une énergie folle.
Mais au moment où j’écris ce texte (le 15-08-2018), j’ai envie de tout arrêter. Car aujourd’hui, la normalité c’est que je suis malade, c’est bien ancré partout, pour mes proches et pour moi.
J’ai fait (seulement) six séances de chimiothérapie, j’en suis à la moitié… pour cette partie du processus de guérison. Je ne vois plus le bout du tunnel. Cela me trouble qu’à présent ma vie soit ainsi.
Je n’ai pas envie de me ménager, et d’abord, pour quoi faire ? J’aurai tout le temps de me reposer quand je serai morte.

 

Non, moi je veux m’amuser, aller dans un parc d’attractions avec ma fille, passer la journée à lézarder sur la plage avec un bon livre ou mes copines, je veux boire des coups en terrasse jusqu’à pas d’heure, je veux refaire trois jours de festival en dormant easy dans ma caisse sans être cassée de partout, je veux me sentir capable de prendre la voiture et de conduire sur plusieurs heures, je veux écrire à nouveau des trucs drôles sans avoir l’impression de passer mon temps à geindre et à me plaindre.
Je ne veux plus devoir aller à l’hôpital toutes les semaines, je déteste cette routine-ci plus que tout, j’adore les infirmières mais d’une certaine manière, je les vois trop.

 

Les vacances d’été sont presque déjà finies, j’ai l’impression de n’avoir rien fait d’autre que déprimer et pleurer toutes les larmes de mon corps en m’imaginant partir le plus loin possible, loin de toute cette merde. Et j’ai en même temps conscience de me situer dans une sorte de ‘zone de confort’ de la malade. Je ne suis pas trop fatiguée et je peux tout de même faire beaucoup de choses, je ne suis pas pas clouée au lit non plus et aucune douleur physique particulière ne vient perturber mon corps. Car comme tout le monde, je sue comme une truie en chaleur parce qu’il fait 25 degré et je me fais bouffer par les moustiques.
Je suis dans un gros passage à vide, dans un creux qu’il faudrait combler avec beaucoup d’amour, des bisous et des câlins.

 

Ceci est un message d’espoir.

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6 commentaires

  • valerie says:

    Ne baisse pas les bras, tu es à la moitié de tes séances de chimio, il faut te battre, garde courage, et pense à tout ceux qui t’aiment et qui veulent te voir vivre, ton corps exprime le sentiment de se reposer, et bien, repose toi, non, tu n’auras pas tout le temps de te reposer après, car ta petite puce sera là pour toi, et ton compagnon aussi, profite en pour jouer avec elle et être présente, car lorsque tu auras repris une vie « normale », et que tu seras professeur des écoles, tu auras une vie bien remplie, et plus trop de temps pour te reposer, alors repose toi maintenant, et même si ta vie te semble monotone pour le moment, dis toi bien que ce n’est que temporaire.
    Je t’aime très fort ma chérie, je t’embrasse.
    valérie

  • Sand says:

    Je ne vous connais pas mais je vous lis depuis quelques semaines maintenant , je vous trouve belle, rigolote et admirable . J’aime vos mots .Ce petit passage à vide est sûrement nécessaire , il fait partie du chemin . Je suis convaincue que vous retrouverez vite toutes les ressources nécessaires pour continuer et aller de l’avant ,l’amour de vos proches en sera le moteur ! Ps: Accepter ce passage à vide , vous en avez le droit .

  • Nadelman says:

    Je viens de découvrir’ votre blog et votre histoire.
    Bravo déjà pour le chemin parcouru. J’habite à la montagne et je sais que gravir la montagne n’est pas le plus facile. En descendre non plus, je vous l’accorde, mais il y a un petit qqch qui nous pousse vers l’arrivee et on regarde ce qu’il reste plutôt que ce qu’on a fait.
    Cette image pour vous dire que la moitié est faite mais la moitié reste à faire et la distance va se raccourcir rapidement, la force et le courage vont vous pousser vers la fin du traitement.
    Courage à vous
    Je vous embrasse
    Nathalie

  • Florence Le Guen says:

    Si toutes les personnes que tu touches par ton Courage pouvaient prendre ta douleur,prendre ta douleur…..
    Tu seras au cœur de ma méditation de ce soir ma belle Maïlys..

  • Florence Le Guen says:

    Si toutes les personnes que tu touches par ton courage pouvaient prendre ta douleur,prendre ta douleur…
    Tu seras au cœur de ma méditation de ce soir…
    Je t’embrasse très fort chère Maïlys 😚😚

  • Annie DEMURIEZ says:

    Ça fait quelques semaines que je vous suis et je vous trouve très courageuse.
    Les passages à vide sont plus sur normaux et je vais éviter le genre de réflexion du style :il faut garder le moral, c’est 50% de la guérison ! Quelle phrase idiote…
    J’ai accompagné ma nièce de 13 ans pendant les quinze mois de sa saloperie de maladie alors les états d’âme, je connais et c’est plus que légitime.
    Accrochez vous, il y aura des jours meilleurs et en attendant, écoutez votre corps et REPOSEZ VOUS
    Bisous de soutien et de réconfort 💙

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