L’attente.
Pire que la douleur d’après les traitements, pire que d’aller toutes les semaines à l’hôpital, pire que les prises de sang, pire que la perte des cheveux… Rien n’est plus long et pénible que d’attendre des résultats qui n’arrivent pas.
Telle une adolescente amoureuse et accrochée à son téléphone en attendant que le mec en vu boutonneux daigne appeler, j’attends les résultats de mon test génétique depuis maintenant plus de trois semaines.
J’ai reçu un courrier pour m’indiquer qu’ils étaient prêts et qu’il fallait que je prenne rendez-vous avec la généticienne pour qu’elle me les dévoile.
Verdict : un rendez-vous au préalable pris pour le 28 novembre (…!) que j’ai réussi à avancer au 15 octobre. Seulement le couac, le hic, le truc qui ne va pas, c’est que mon opération est prévue pour la première semaine d’octobre. Hors, mon gynécologue/chirurgien a bien évidemment besoin des résultats avant de m’opérer. Histoire de savoir s’il m’enlève les deux miches ou bien.
Je sais et tente de relativiser en me disant qu’au départ, j’étais partie pour les attendre un an ces résultats mais, ce que je ne savais pas, c’était qu’ils allaient être traités en urgence. Rassurant.
Je me suis gentiment faite envoyer bouler lorsque j’ai osé appelé la secrétaire pour savoir si cette fameuse prise de rendez-vous avait pu être avancée… Donc j’attends. Plutôt gentiment je trouve. Alors qu’à l’intérieur chaque jour en moins passé à me préparer à la douloureuse idée que je vais me faire retirer les deux seins s’ajoute au stress de l’opération.
Toutes les secondes je me dis que c’est génétique, je me dis que je vais sûrement être encore plus plate qu’une galette au beurre. Mais il y a toujours l’espoir, tant que rien n’est sûr.
Cette attente n’est évidemment pas sans me rappeler, un moment encore pire que celui que je suis actuellement en train de vivre. L’attente des résultats de biopsie, ce moment où tu décomptes les jours… dans cinq jours je saurai… puis dans trois, dans deux… ça ne peut pas être possible, je ne me sens pas malade.
Cette semaine où l’insouciance s’est déjà envolée, où tu tentes de profiter de chaque instant sans être officiellement malade mais où chaque chose a déjà un goût métallique, rien ne sera jamais comme avant, car tout a déjà un goût de cancer.
2 commentaires
Je trouve ça scandaleux que, alors que les résultats sont prêts, on doive attendre qu’une généticienne soit disponible pour pouvoir en prendre connaissance. À quoi sert donc le médecin traitant ? Il n’est pas capable d’annoncer des résultats ? Que je sache, il a aussi étudié la génétique pendant sa formation….
L’hôpital fonctionne comme une administration, sa temporalité est très loin de celle des personnes qu’il soigne…
Je croise les doigts pour toi !