Énième tentative de réappropriation de l’image.
Ma vie, c’est maintenant.
Je ne veux plus rien repousser, remettre au lendemain, à la semaine prochaine, aux vacances, à quand j’aurais plus de thunes.
Je ne veux plus rien reporter.
Je veux vivre pleinement maintenant.
J’ai du mal à accepter la nouvelle image que je renvoie.
La plupart du temps, lorsque mon esprit vagabonde, j’ai encore l’impression d’avoir ma grosse choucroute sur la tête et de ne pas être en train de vivre toute cette merde.
Du coup, j’ai franchi le pas, je me suis fait percer le nez, j’en avais envie depuis dix ans.
Étant donné que je ne supportais pas ma gueule avec les cheveux courts et que j’ai réalisé que j’allais devoir me farcir cette tronche sans tignasse encore pendant un moment, je me suis dit que c’était le moment où jamais.
Bon, il y a du mieux, j’ai l’impression que mon piercing a toujours été là, c’est cool.
Les choses seraient sûrement différentes si ma coupe de cheveux, je l’avais choisi.
Là, j’ai tout simplement été dans l’obligation de me raser la tête.
Alors oui, je me répète ‘au moins tu as des cheveux’ au moins dix fois par jour.
Je me demande si c’est encore marqué sur ma gueule que j’ai un cancer.
Alors que non.
J’oublie la tête que j’ai.
Ce n’est pas ‘juste’ un piercing.
Comme ce n’était pas ‘juste’ un tatouage.
Ces rajouts m’aident à accepter mon nouveau physique.
Mon corps m’appartient encore. Malgré les traitements, les opérations, les agressions dus à la maladie. Je me le réapproprie, le provoque encore un peu, comme pour vérifier qu’il est toujours là, que je suis bien en vie. Il réagit.
Je me cherche, toujours. Je ne suis pas tout à fait habituée.
J’avance dans le brouillard.
Et maintenant, je peux ‘faire comme si’ c’était déjà derrière moi.
Un commentaire
Et pourtant, elle te va super bien ta coupe courte! Tout comme ton piercing! Ceci dit, je comprends ce que tu ressens, c’est vrai qu’on ne l’a pas choisie la boule à zéro, c’est elle qui s’est imposée à nous! Difficile de vivre avec une tête que l’on n’a pas choisi… J’ai aussi de la difficulté à faire avec la tête que la maladie m’a imposée, même si mes cheveux repoussent et pourtant je suis une habituée des cheveux courts! Alors ce doit être d’autant plus difficile quand on avait une longue chevelure… Quand on a envie de retrouver sa coupe d’avant, on a l’impression que les cheveux ne poussent jamais assez vite! Il fut un temps où je trouvais au!is poussaient beaucoup trop vite! Comme quoi, tout est relatif… En attendant,il faudra de la patience pour retrouver la chevelure de ses rêves…
Amicalement