Bonjour l’absent/c/e.

Photo : (Ma fille cachée entre deux cailloux), mes poils de jambes et moi sur la plage pour un pique-nique au soleil, peinardes.

Sur les réseaux sociaux, tant que tu publies, tu existes. Et lorsque aucun nouveau contenu vient s’ajouter à ton compte, personne ne le remarque.

Le vent en poupe n’est qu’éphémère.

Je suis en pleine période de transition.
Comme le soleil, je repointe le bout de mon nez doucement. Je m’affirme et me redécouvre un peu plus chaque jour.

Je ne vois pas vraiment la fin des traitements. Je reste bloquée à cette foutue étape 4, je n’arrive plus à avancer, comme dans un jeu vidéo.
Aujourd’hui, mes mains sont dans un état déplorable. Entre une sensation de cire épaisse qui recouvre mes paumes brûlés et de tendres coupures qui se forment à chaque pliure… les meilleures crèmes hydratantes du monde n’arrangeant rien, je mue des mains avec douleur.
Hélas, comme pour les visites seules à l’hôpital depuis des mois, je suis capable de m’habituer à tout.
Du moment que les choses ont une fin.

Il y a un an tout pile, je commençais à être alertée par un potentiel crabe qui aurait envahit mon sein gauche. Sans vraiment y croire, tout cela me paraissait bien surréaliste, je me laissais porter, j’allais aux rendez-vous que les médecins programmaient pour moi. Je suivais naïvement et passivement, sans trop comprendre ce qu’il m’attendait.
J’aime particulièrement les dates anniversaires.
Celle-ci est malheureuse mais, le 13 avril prochain, je fêterai l’anniversaire de mon cancer.
Sortez les cotillons et les bouteilles de bulle, j’ai bien l’intention de continuer à profiter de ma nouvelle et joyeuse vie, épanouie.