Ariel Kynodontas

Fighting The Crab

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canine le 9 juin 2018

La vie continue.

Et pourquoi est-ce qu’elle s’arrêterait ? Elle continue car il y a toujours des concerts dans les bars auxquels je ne peux pas aller (oui, parfois je suis un peu aigrie), mes potes continuent à faire la bringue sans moi, tout continue à « très bien fonctionner » au travail alors que je ne suis pas remplacée, je continue à m’ennuyer le weekend parce que je ne fais plus rien de particulier, je continue à ne pas savoir si je vais pouvoir aller voir Patti Smith à La route du rock le 18 août et, je continue à m’acheter des soutifs (merci les collègues) comme si de rien n’était…. Ah, mais cette fois, c’était différent. Car cette phrase tournait en boucle dans ma tête : « mais pourquoi je m’achète un soutif alors que si ça se trouve dans quelques mois j’ai plus de nichons ». Après tout, c’est vrai. Je ne peux pas faire l’autruche comme au début, le gynécologue m’avait dit que c’était presque sûr que j’avais un cancer du sein et pour moi ça ne pouvait pas être ça. Le déni total.

 

Aujourd’hui, je me prépare à toutes les possibilités :
Il est probable qu’on m’enlève un sein, celui où il y avait ma tumeur.
Il est aussi probable qu’on ne me l’enlève pas.
Quand j’aurais les résultats du test génétique, il est probable que je subisse une mastectomie des deux seins.
Il est également probable que je garde mes petits boobs comme ils sont, si tout est bon.

 

Si on me vide du peu d’atout mammaire que j’ai, plusieurs options s’offrent à moi :
Je peux rester sans seins ni mamelons. Et assumer. Yas Queen.
Je peux choisir de me faire remplir les miches comme Loana. La classe, mais sans tétons.
Dans les deux premiers cas, je peux choisir de me faire tatouer de faux tétons par Alexia Cassar, génialissime, immense respect. Ou de trouver un tatoueur comme David Allen en France.

 

 

Ce midi en allant chercher ma fille à l’école, j’ai rencontré une femme qui a eut un cancer du sein il y a plusieurs années. Ce n’est que la deuxième fois que cela m’arrive car je ne parle à personne à l’hôpital. Je n’en ai pas l’occasion et j’estime (sûrement à tort)  qu’il y a une trop grande différence d’âge. J’ai été très émue. C’est comme si il y avait ce lien invisible entre nous, le lien de celles qui connaissent et savent en ayant seulement besoin de parler à demi-mot. Je suis troublée et retournée.

 

 

Photo : Au feminin.

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