Ariel Kynodontas

Fighting The Crab

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canine le 28 octobre 2019

Le jour où je suis sortie les cheveux attachés.

Mardi dernier n’était pas seulement mon deuxième jour de travail dans un fantastique magasin Biocoop. Non.
C’était aussi le jour où je suis sortie de chez moi, en l’occurrence pour aller travailler, avec les cheveux attachés. Nouvelle étape qui m’éloigne un peu plus de la maladie.
Étrange est le bain qui me fait côtoyer tant de nouvelles personnes chaque jour sans qu’aucun individu -exceptés deux amis- ne sache qu’il y a 5 mois, mon quotidien c’était l’hôpital, les médecins, les questionnements, l’attente que l’Après arrive vite. Mais pour quoi exactement ?
La semaine dernière, je suis restée quelques instants entre les citrons et les clémentines à me demander si je devais faire un petit sourire à cette femme, enturbannée, sans sourcils, genre ‘je sais ce que tu traverses, moi aussi je suis passée par là il y a peu, sois forte, parles-en autour de toi, vis’ mais j’ai baissé la tête et me suis tue en me dirigeant vers les caisses. J’aurais aimé pouvoir dire à cette femme que l’après c’est encore mieux mais, je n’en suis pas du tout convaincue. C’est encore plus dur de vivre en connaissant l’horreur de la maladie, en sentant l’oppression du temps sur soi pour vivre chaque instant à fond, en ayant peur de ne pas profiter assez des personnes aimées.

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3 commentaires

  • Claire SIMON says:

    « Ces cheveux d’or sont les liens, Madame,
    Dont fut premier ma liberté surprise »
    Joachim du Bellay
    extrait du recueil L’Olive 1549

    le roux de l’automne permet ce dépassement de soi,
    tout mon soutien !

  • Campo says:

    Salut, je m’inquiétais de ne plus voir de posts sur Facebook…
    j’ai cherché via Google et t’ai retrouvée 😊
    Contente de voir que tu vas…

  • Pigoo says:

    Tout pareil ici, 6 mois après, nouveau boulot, nouveaux collègues, un coupe de cheveux affreuse (apparement je suis frisée maintenant) et l’envie de prendre dans mes bras les femmes chauves et sans sourcils. Pourtant je ne le fais pas et comme toi je n’ose pas leur parler ni leur sourire, je me sens en dehors du clan maintenant et je me demande souvent pour combien de temps. XXX

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