Ariel Kynodontas

Fighting The Crab

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canine le 30 juillet 2018

Panique chaotique.

Photo : Contraste. Mon remède anti-déprime : Groix et les chansons de Boby Lapointe.

 

 

Le mardi, c’est chimiothérapie.
Je suis toujours accompagnée d’un(e) proche lorsque je vais à l’hôpital. J’ai sûrement tort, parfois je me trouve même un peu égoïste mais, je n’imagine pas aller faire mes chimios en taxi-ambulance, seule et triste comme une pierre.
Et j’imagine le vide que cela représenterait si je n’avais personne à chercher en sortant perfusée de ma chambre, en attendant que le produit se répande dans tout mon corps.

 

Devant l’hôpital, nous attendait un Sourire sur pattes si cher à mon cœur, j’étais émue, les vannes étaient ouvertes et j’ai commencé à pleurer.
Mes larmes séchées, nous nous rendons au service des cancéreux, plus vide et moins bondé que les fois précédentes. J’ai pu donc avoir une chambre commune (avec quatre lits), mais pour moi toute seule.
Bon, au début un monsieur lisant le ‘TV magazine’ était avec moi ; il en était au ‘rinçage’, c’était la fin de sa séance et il était sur le point de sortir. J’essayais de pleurer en silence et pas en mode ‘je suis une enfant de deux ans’. C’était dur mais je ne voulais pas le mettre mal à l’aise.
Une fois que l’infirmière l’eut libéré, délivré, j’ai commencé à déverser un torrent de larmes qui durera toute la fucking journée. Impossible de m’arrêter.
J’ai annoncé à l’infirmière ne plus vouloir être là, en avoir marre, trouver cela trop dur, que la fatigue et les vertiges m’envahissaient… Elle m’a écoutée, pris ma tension et demandée si je voulais attendre pour qu’elle me pique dans ma chambre implantable.
Je lui ai répondu que je voulais surtout en finir au plus vite. Nos gestes se sont coordonnés pour mettre un masque sur notre bouche, ça peut faire bizarre au début mais c’est pour ne pas mettre de saloperies dans la chambre, pour éviter les infections en gros, c’est mieux quoi.
Mes deux accompagnatrices chéries ont ensuite eu l’autorisation de revenir dans la chambre.
Et là, GROSSE PANIQUE.
Je crois que j’ai eu une sorte d’hallucination dûe à l’état de stress extrême dans lequel j’étais, mais j’ai cru que la perfusion fuyait, j’étais mouillée au niveau du pansement transparent et je pensais qu’il était remplie d’eau, puisque je sentais celle-ci s’écouler. J’appelle une infirmière, je voulais arrêter la machine. Rapidement cinq ou six femmes se retrouvent dans ma chambre, presque tout le service était alerté. J’ai bien fait flipper tout le monde alors que ce qui fuyait, c’étaient mes yeux et ce qu’il y avait sous le pansement, c’était de l’air. J’étais mouillée parce que je pleurais toutes les larmes de mon corps. J’étais tout de même rassurée qu’il n’y ai rien mais tellement gênée d’avoir fait peur à tout le personnel.
En tout cas, j’ai encore eu la preuve que les infirmières et aides soignantes de ce service font un travail formidable, elles sont douces, à l’écoute et font leur maximum pour rendre ce moment le moins pénible possible. Leur sourire me donne du baume au cœur et je ne pourrai jamais les remercier assez.

 

La plupart du temps, je vais bien, je suis fortiche avec de gros biscotos, même avec un cancer, je garde le moral et tout et tout.
Mais, par moments, c’est dur, je sais que les médocs peuvent donner des sautes d’humeur et surtout la fatigue se fait de plus en plus ressentir. Quand je suis toute naze, je doute, et j’ai parfois envie de baisser les bras et d’arrêter de me battre. Je ne le ferai pas, j’ai une petite Blondie de bientôt quatre ans et des gens qui m’aiment, je le sais.
Mais lorsque la fatigue est tellement présente, je suis soulagée d’imaginer stopper tout de suite les traitements et partir loin, sans imaginer une seconde la réalité qui serait que rapidement la maladie me rattraperait et que ces gros bâtards de métastases envahiraient finalement mon corps.

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